L’usage de l’héroïne en France est faible (1% environ). Il s’agit d’une population essentiellement masculine mais il y a une tendance à la féminisation. Parmi les opiacés, on trouve l’héroïne, la méthadone, la morphine et le subutex.
L’héroïne produit une sensation d’apaisement, d’extase et d’euphorie. Elle agit comme un anxiolytique puissant et un antidépresseur. La consommation d’héroïne et d’autres opiacés engendre une très forte dépendance physique et psychique avec un état de manque ainsi que des risque de surdose s’il y a d’autres associations (alcool, benzodiazépines,…). L’usage induit entre en outre des pathologies liées au mode de consommation et des risques de contamination par le virus HIV (SIDA) ou les hépatites B et C. La dépendance à l’héroïne s’installe très rapidement.
La grossesse est souvent de découverte tardive vers le 5ème mois voire à l’accouchement. En effet l’utilisation régulière d’héroïne entraîne des aménorrhées (absence de règles) et les premiers signes de grossesse sont interprétés comme des signes de manque. Le suivi de la grossesse est irrégulier et insuffisant, ce qui complique la prise en charge obstétricale. La fréquence des accouchements prématurés va jusqu’à 56% (normale à 5%). Le retard de croissance du bébé est d’environ 25 à 30% (normale à 10%). Un sevrage à l’héroïne comporte un risque important de mort foetale, il doit être fait en concertation étroite avec les obstétriciens et les addictologues. Un traitement de substitution existe. On ne retrouve pas de malformation foetale due à l’usage d’héroïne mais il peut y en avoir, si d’autres substances y sont associées.
La mortalité périnatale est 3 fois plus importante que chez une femme non toxicomane. Le syndrome de sevrage touche 60 à 90% de ces enfants. Il intervient généralement dans les 3 premiers jours mais peut aller jusqu’à 10 jours en cas de polyintoxications. Ce syndrome se manifeste de différentes façons qui sont des troubles neurologiques (trémulations, hyperactivité, hyperexcitabilité, hypertonie et convulsions), des troubles respiratoires, des troubles digestifs (diarrhée, troubles de succion, faible prise de poids) et des signes généraux. Le traitement est fonction de l’état de manque de l’enfant ; il commence par des soins de nursing et le cas échéant complété par l’utilisation du chlorydrate de morphine.
La loi Les drogues sont des produits classés stupéfiants et leur usage est interdit, conformément à la loi du 31 décembre 1970, dont les dispositions ont été intégrées dans le code pénal et le code de la santé publique. Depuis la loi du 3 février 2003, toute personne ayant conduit sous l’influence de substances classées comme stupéfiants est passible d’une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 4500€ d’amende.
Loin de l’idée d’un contrôle social, le fait de pouvoir dépister les femmes toxicomanes en cours de grossesse est de les accompagner et de diminuer les complications médico obstétricales, d’optimiser les conditions de la naissance, d’aider à la mise en place une relation précoce et d’envisager le devenir de cette nouvelle famille. De même, il est important de connaitre au mieux les vraies habitudes de la patiente pour lui proposer, quand c’est possible, le bon substitut afin de mener au mieux la grossesse et de minimiser les risques pour l’enfant.
Drogues info service : 0 800 23 13 13 (à partir d’un poste fixe) ou 01 70 23 13 13 (à partir d’un téléphone portable)
Fond documentaire :
- Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
- Drogues et dépendance : site internet